La protection régionale de l’environnement en droit international africain. Par ALASSANE SOUFOUYANOU Abdourahimoune

Selon Mohamed Ali Mekouar, « le continent africain est aux sources du développement du droit international de l’environnement »[1], même si, reconnait l’auteur, l’application de ce droit en pratique « [y] demeure nettement défaillante »[2]. La réalité c’est que « dans le monde des juristes mêmes le droit de l’environnement a eu — et a encore — quelque mal à s’imposer. Nombre de juristes sont restés dubitatifs quant à son existence et le perçoivent soit comme une lubie de quelques confrères marginaux, soit, au mieux, comme une excroissance d’autres disciplines juridiques »[3]. Cette affirmation de Maurice Kamto résume assez bien les appréhensions et les paradoxes qui encadrent, encore de nos jours, la matière du droit de l’environnement. Et pourtant, l’urgence d’une meilleure protection de l’environnement est toujours patente, sinon plus grave et imminente. En effet, les « périls écologiques actuels accroissent le sentiment d’urgence.  […] la protection de l’environnement [est] une préoccupation majeure [qui] mérite une attention et un traitement équivalents à ceux portés aux questions de sécurité internationale et des droits fondamentaux des personnes humaines »[4]. Du reste, si en raison des désastres humanitaires causés par les deux conflits mondiaux, le 20ème siècle était le siècle des enjeux relatifs aux droits humains, le 21ème siècle est le siècle des enjeux environnementaux. L’urgence ainsi posée, il faut se rendre à l’évidence que le droit de l’environnement est toujours teinté de sa perplexité de départ. Cette perplexité se fait encore plus forte lorsque le droit de l’environnement est envisagé dans une perspective régionale africaine : l’hypothèse de la protection de l’environnement en droit international africain.

 

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Par :ALASSANE SOUFOUYANOU Abdourahimoune,

Docteur en droit public, Enseignant vacataire à l’Université Djibo Hamani de Tahoua (Niger)

Chercheur au Centre de recherche et d’études en droit et finances publiques de l’Université Alassane Ouattara (Bouaké, Côte d’Ivoire)

 

[1] M. Mohamed Ali, «  La Convention africaine sur la conservation de la nature : hâter son entrée en vigueur en vue d’assurer sa mise en œuvre », Actes du premier Colloque sur le Droit de l’environnement en Afrique, Abidjan, 2013, RADE, n°1, 2014, p.154.

[2] M. Mohamed Ali, op. cit., p.159.

[3] K. Maurice, Droit de l’environnement en Afrique, 1ère Ed., EDICEF/AUPELF, Baume-les-Dames, 1996, p.16

[4] K. Maurice, « Postface », in M. Mohamed Ali et P. Michel (dir.), Droit, humanité et environnement, Mélanges en l’honneur de Stéphane Doumbé-Billé, Bruylant, 2020, p.1217.

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