Introduction
À la fin des années 1990, l’Afrique noire était entrée dans une période de changement constitutionnel. Une certaine euphorie avait gagné certains africanistes comme Akindès Francis, Amadou A. et Quantin Patrick ont rapidement évoqué le changement démocratique. Trente ans plus tard, en dehors du Béninet des îles du Cap Vert et du Ghana, les résultats ne sont pas positifs dans la sphère politique et dans le fonctionnement institutionnel pour beaucoup de pays d’Afrique francophone. On assiste à la mise en place de régimes hybrides dans de nombreux pays qui font penser à la continuité de régimes autoritaires.
Dès les troisièmes élections présidentielles pluralistes, la personnalisation du pouvoir présidentiel est reprise par la suppression de la disposition constitutionnelle qui limite le mandat présidentiel à deux dans beaucoup de pays à l’exception du Bénin et du Mali. Contrairement à ce qu’affirme Jacques Boguenard, le changement constitutionnel et politique dans les pays africains intervient à un moment où il y a un épuisement de la démocratie représentative.
De telles révisions constitutionnelles, à visée personnelle, permettant à un président de se présenter aux élections présidentielles plus de deux mandats alors que la Constitution a limité à deux mandats. Elles ont eu lieu au Cameroun, au Tchad, en Côte d’Ivoire, en Guinée Conakry, en République de Djibouti…, à la suite de l’éclatement des crises institutionnelles, politiques et sociales. L’opposition politique, la diaspora et la société civile manifestent contre ces révisions qui, au lieu d’apaiser les tensions dans des sociétés aussi complexes, soumises à la pression d’entreprises occidentales et asiatiques telles que le FMI, la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du commerce, ont exacerbé les affrontements entre un pouvoir personnel et une société opposée à la manipulation du texte fondamental de l’organisation de l’Etat et des règles de son fonctionnement institutionnel et politique. Il ne s’agissait pas de réformes visant à renforcer les processus de changement, par exemple en donnant plus de participation aux citoyens, en respectant les processus électoraux. Les gouvernements ont opté pour la répression. La répression est redevenue une manière de gouverner le pays et la société. A la tête de ces gouvernements, il y a des présidents au pouvoir depuis plus de 15, 20 ou 30 ou 40ans comme le Président du Cameroun, Paul Biya, en remplaçant le Président Ahmadou Ahidjo, qui a démissionné en 1982.
Mais, pourraient-ils continuer à régner sur la base l’institutionnalisation de corruption et de la violence contre les populations? La violence use aussi l’élite politique dirigeante.
Face au dilemme, ouvrir le régime ou poursuivre dans la violence contre le peuple, l’élite dirigeante a opté pour le dialogue. Et du coup comme un effet de mode, dans plusieurs pays d’expression francophone, il y a l’organisation de dialogues. Cependant, un tel dialogue n’a pas lieu dans tous les pays africains. Il semble que ce soit une exclusivité de la partie francophone.
Qu’est-ce un dialogue ? Selon Berghof Foundation, le dialogue national serait « un processus politique géré au niveau national. Il vise à générer un consensus au sein d’une large gamme d’acteurs nationaux en cas de grave crise politique, après un conflit ou lors d’une transition politique importante».
Est-ce une action de communication, déguisée, destinée aux partenaires externes et occidentaux en particulier qu’une action interne? Est-elle action téléguidée de l’extérieur ?
Par BAHDON Abdillahi Mohamed
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