Dans la philosophie de la subjectivité, Montesquieu explique que « Dans l’état de nature, les hommes naissent bien dans l’égalité mais ils n’y sauraient rester car la société la leur fait perdre et ils ne redeviennent égaux que par les lois ».
L’association injectant de l’inégalité, la finalité de la politique doit être de rétablir et de garantir l’égalité des citoyens par l’amour des lois édictées et de l’intérêt public qu’il appelle vertu ; élément indispensable en démocratie.
En effet si l’aristocratie se maintient par la raison de quelques-uns, la tyrannie par la terreur du souverain, la démocratie elle, en tant que gouvernement du peuple par le peuple, a besoin de vertu et d’un garant juridique c’est-à-dire une séparation des pouvoirs exécutif, judiciaire et législatif.
Oui, séparation des pouvoirs afin de maintenir l’équilibre dans la société par une relation triangulaire, car si le législateur est l’exécuteur, rien ne l’empêche de se corrompre en mettant en œuvre des lois qui lui sont favorables et si l’exécutif est le juge, aucun contrôle de l’action publique n’est possible.
De la théorie à la pratique, la séparation des pouvoirs dans l’Etat est magnifiée et son effectivité requise par plusieurs textes de portée internationale et nationale qui érigent aussi le pouvoir judiciaire au rang de gardien des droits et libertés. Le juge étant le dernier rempart contre les possibles dérives des gouvernants.
Pour jouer ce rôle et garantir la paix sociale, le pouvoir judiciaire dans une démocratie doit donner l’impression de fonctionner en tant que tel à défaut de donner aux lois leur portée effective en toute circonstance.
La justice étant animée au premier plan par des Magistrats, l’idée que se fait le citoyen de ces derniers est la même qu’il a de sa justice mais encore le traitement réservé à la justice et les difficultés qu’elle rencontre, impactent inévitablement l’état des Magistrats.
Les rapports dialectiques qu’entretiennent magistrat et justice dans le contexte actuel au Sénégal, expliquent l’intérêt porté au thème « DE L’IMAGE DU POUVOIR JUDICIAIRE A LA CONDITION DU MAGISTRAT SENEGALAIS».
Mais comment le citoyen exigeant parce que de plus en plus conscient de ses droits, voit la justice dans son analyse intuitive ?
Comment les acteurs de la justice au premier rang, doivent dans leur condition, réagir face aux exigences d’une société en pleine mutation ?
En plus des éléments de réponses qui seront apportés, des aspects pédagogiques importants et surtout techniques, seront révélés à l’occasion de cette analyse dans le sens d’arriver à plus de compréhension.
Ainsi partant du constat (I), les causes réelles (II) de la situation actuellement décrite seront abordées avant l’analyse des perspectives d’avenir (III).
Par Cheikh SEYE
Juge au Tribunal
du Travail Hors Classe de Dakar.
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