La réforme fondamentale à laquelle sera confrontée le Sénégal durant les prochaines années est celle de la mise en oeuvre d’une « nouvelle gestion publique ».
Sous l’appellation diverses, la « nouvelle gestion publique », la « modernisation de la gestion publique », la « nouvelle gouvernance financière » ou encore « le modèle de gestion publique », ce mouvement de réforme répond à une finalité unique : mettre en place un « système de gestion par la performance.
Dans l’ensemble des pays de l’Afrique de l’Ouest, la modernisation de la gestion publique est intimement liée à la réforme de l’Etat. Cette réforme, dont le terme générique le plus couramment utilisé est celui de Public management Reform, « désigne, de façon générale, tout changement dans les structures et processus administratifs destiné à améliorer leur fonctionnement ».
Plus encore, la modernisation est axée autour de la notion de « performance ». La performance est en effet la « capacité à atteindre des objectifs préalablement fixés ». Si le concept parait simple, il est beaucoup plus complexe quand il s’agit de l’appliquer aux administrations. Si la démarche de performance revêt des acceptations différentes d’un pays à l’autre, on peut néanmoins, s’attacher à en d’écrire les principales caractéristiques.
Un système de gestion par la performance est ainsi « un système de pilotage et de contrôle de l’action publique qui, en principe, comprend les fonctions suivantes : l’explication des objectifs des politiques publiques et l’identification des structures responsables de leur mise en œuvre ; la définition des normes de performance traduisant un degré de réalisation de ces objectifs sur les moyens qui y sont consacrés ; la mesure des résultats obtenus et de leur reporting ; l’octroi de souplesses de gestion aux responsables ; l’intégration des données de performance dans les décisions d’affectations des ressources ; l’élaboration de budgets de résultats ». La réforme de loi organique relative aux lois de finances correspond à ces caractéristiques et s’inscrit dans un contexte communautaire (les reformes issues de 2009 issues du nouveau cadre harmonisé de l’UEMOA) de modernisation de la gestion publique.
Par Mamadou Lamine GUEYE
Juriste /Chercheur en Economie appliquée
mamanawa45@gmail.com
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