Au Sénégal, le poste de secrétaire d’Etat est apparu avant même l’accession de notre pays à la souveraineté internationale. Déjà, par le décret n° 59-064 SG du 04 avril 1959 fixant la composition du Conseil des Ministres, le Président Mamadou DIA a nommé trois secrétaires d’Etat à la Présidence du Conseil. Après les événements de 1962, le Président Léopold Sédar SENGHOR, par décret n° 62-195 du 19 décembre 1962 portant nomination des secrétaires d’Etat du Gouvernement, a nommé cinq secrétaires d’Etat. Dans notre tradition républicaine, le secrétaire d’Etat est souvent placé auprès d’un ministre. La création du poste de secrétaire d’Etat dans l’attelage gouvernemental traduit souvent l’importance stratégique que le Chef de l’Etat attache à un secteur d’activité (logement, droits humains, etc.) et participe aussi du souci de l’autorité de délester un ministre de certaines de ses charges. Le poste de secrétaire d’État est souvent considéré comme une station d’apprentissage du pouvoir, qui permet à son titulaire de fourbir ses premières « armes » en se familiarisant aux techniques et usages de l’Administration centrale de l’Etat avant d’être nommé ultérieurement ministre titulaire. A la faveur de l’adoption du décret n o 2020-2098 du 1er novembre 2020 portant nomination des ministres et secrétaires d’Etat et fixant la composition du Gouvernement, le Chef de l’Etat a nommé quatre secrétaires d’Etat, qui sont des membres du Gouvernement et assistent, à ce titre, au Conseil des Ministres . Dans la pratique administrative, force est de constater que l’étendue des attributions des secrétaires d’Etat au sein de leurs départements de rattachement n’est pas toujours bien appréhendée. Cette situation est quelquefois à l’origine de difficultés de collaboration, voire de conflits de compétence, surtout dans le pilotage et la gestion des projets et programmes.
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Papa Assane TOURE, Magistrat
Docteur en Droit
Secrétaire général adjoint du Gouvernement,
Chargé des Affaires juridiques
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